L'UNIVERS, âge 13.7 milliards d'années
Image de l'Univers vu depuis la planète Terre.
Une image de l'Univers La Terre notre planète, les planètes Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, les cent soixante quinze satellites et les milliards de petits corps célestes (astéroïdes, comètes, poussières...) tournoyant autour du soleil, le système solaire lui-même situé dans la Voie Lactée, notre galaxie, font partie d' un ensemble encore plus grand composé de milliards de galaxies. Toute cette matière visible et non visible compose l'Univers. |
L'Univers - La théorie du Big Bang - L'expansion de l'Univers - Des atomes aux galaxies.
L'âge de l'Univers est fixé à 13,7 milliards d'années avec une incertitude de + ou - 0,2 milliards d'années en l'état actuel des recherches.
L'Univers est l'ensemble régi par un certain nombre de lois, de tout ce qui existe: le temps, l'espace, l'énergie, la matière (galaxies, étoiles, planètes, gaz, poussières, ...).
L'origine de l'Univers est inconnue. Les astrophysiciens expliquent l'origine de l'Univers par la théorie* du Big Bang, un évènement qui le décrit le mieux pour le moment, sans que cela préjuge de l’existence d’un « instant initial » ou d’un commencement à son histoire.
La théorie du Big Bang est un ensemble d'explications, un modèle théorique* utilisé en cosmologie* pour décrire la formation de l'Univers. La théorie du Big Bang privilégie l'existence d'une phase* infiniment dense et très chaude, très brève durant laquelle l'Univers infiniment petit aurait grandi de façon exponentielle et rapide pour former, dès les premiers instants de son refroidissement les particules élémentaires puis les atomes et l'ensemble de la matière première qui a donné naissance aux nébuleuses, aux galaxies*, aux étoiles, aux nuages interstellaires et à tous les corps célestes qui nous entourent.
L'Univers est en constante expansion. L'expansion de l'Univers qui continue encore aujourd'hui s'est faite à des rythmes variables.
Un modèle théorique* est la représentation théorique d’un ensemble ou système complexe, il s'agit ici de la représentation théorique de l'Univers. |
Image de la Galaxie d'Andromède, galaxie spirale la plus proche de la Voie lactée. Assemblage d'étoiles, de gaz, de poussières, ..., elle est visible à l'œil nu depuis la Terre.
Les étapes de l'histoire de l'Univers:
Formation des atomes, des nuages moléculaires (mélange de gaz et de poussières), du proto-soleil et du disque protoplanétaire ...
La physique décrit l'Univers de l'infiniment petit à l'infiniment grand, par la formation des particules élémentaires et des éléments chimiques qui constituent la matière par l'interaction de quatre grandes forces: la force nucléaire forte, la force nucléaire faible, la force électromagnétique et la force gravitationnelle (ou gravité). |
Ère de Planck (10-43 secondes) |
L'ère de la grande Unification (10-43 à 10-38 secondes) - |
A 10-38 secondes, l'Univers s'est refroidit à (1029 K) et la force GUT se scinde à son tour en deux forces: force nucléaire forte et force électrofaible. |
L'ère de l'interaction électrofaible (10-38 à 10-10 secondes) - Formation des protons et des neutrons. |
A 10-10 secondes, l'Univers s'est refroidit (1015 K) et l'interaction électromagnétique se sépare de l'interaction nucléaire faible. |
L'ère de la nucléosynthèse primordiale (10-3 secondes à 3 minutes) |
Formation des premiers atomes légers H (hydrogène), He (Hélium) de 3 minutes à 380 000 ans - |
Les premières étoiles se forment vers 200 millions d'années après le Big-Bang. |
Formation des éléments atomiques de masse atomique plus lourds que le fer |
Les premières galaxies apparaissent après 1 milliard d'années. Puis la galaxie primordiale va au cours du temps: s'enrichir de gaz, de matières interstellaires, d'étoiles, rencontrer d'autres galaxies, fusionner avec ces galaxies et évoluer pendant dix milliards d'années jusqu'aux structures galactiques que nous observons aujourd'hui.
Une galaxie est un assemblage de milliards d'étoiles, de gaz, de poussières et de matière noire. Les galaxies sont sans cesse en mouvement. Elles se rapprochent, entrent en collision ou s'éloignent les unes des autres, d'autres se regroupent en amas et super-amas de galaxies. L'Univers est composé de milliards de galaxies. On distingue trois types de galaxies: les spirales, les elliptiques et les irrégulières Notre galaxie est une galaxie de type spirale, elle porte le nom de Voie Lactée. La Voie Lactée est une galaxie spirale formée de plusieurs bras. Le système solaire se trouve dans le prolongement d'un de ces bras: le bras d'Orion. Le bras d'Orion rassemble des nuages moléculaires (mélange de gaz et de poussières) et des étoiles de premières et secondes générations dont certaines massives ont disparues en supernova. |
Naissance dans le bras d'Orion de la nébuleuse protosolaire, du proto-soleil, du soleil et du disque protoplanétaire |
Les étoiles* se forment par effondrement gravitationnel local de nuages de gaz composés d'hydrogène et d'hélium et de poussières. |
Image d'une nébuleuse : ici la nébuleuse du Crabe rémanent de la supernova de1054 - |
La nébuleuse du Crabe est constituée des débris (gaz, poussières, ...) éjectés lors de l'explosion de la supernova de 1054 dénomée SN 1054. Elle s'étend sur une distance de six années-lumière. L'explosion de la supernova a eu lieu, il y a environ un millénaire, en 1054. Les filaments oranges sont les restes en lambeaux de l'étoile et se composent principalement d'hydrogène. Les couleurs de l'image indiquent les différents éléments qui ont été expulsé lors de l'explosion. Le bleu dans les filaments de la partie extérieure de la nébuleuse représente l'oxygène neutre, le vert est le souffre ionisé I, et le rouge indique l'oxygène ionisé II. (Image et texte sont extraits de Wikipédia article SN 1054) |
LE SYSTÈME SOLAIRE, âge 4.568 Ga
On date la "naissance" du système solaire à 4.568 milliards d'années (Ga) avec une approximation de plus ou moins 3 millions d'années (Ma). Comment cela s'est-il passé ?
Les étapes de la formation du systême solaire, de l'étoile soleil et des planètes dans le disque protoplanétaire.
Il y a 4.568 milliards d'années dans un nuage moléculaire géant du bras d'Orion nait une première génération d'étoiles. Certaines de ces étoiles sont massives et explosent en supernova et dispersent dans leur environnement du fer-60 qui va enrichir les milieux interstellaires. D'autres étoiles vont générés de l'aluminium-26. c'est dans cet environnement enrichi en fer-60 et aluminium-26 que va naitre par effondrement gravitationnel* une proto-étoile appelée Proto-soleil entourée par un disque de gaz et de poussières appelé disque protoplanétaire.
Au cœur du Proto-soleil, la température est si élevée que son hydrogène va fusionner. Des réactions thermonucléaires se produisent, le proto-soleil devient l'étoile Soleil*. Le Soleil atteint sa séquence principale, son stade d'équilibre après un milliard d’années.
Parallèlement, dans le disque protoplanétaire, en présence d'interactions magnétiques et de températures très élevées, les gaz et les poussières tournoient autour de la jeune étoile et se transforment; des minéraux apparaissent par condensation*. La période de condensation va durer environ deux millions d'années. Les premiers corps solides du système solaire se constituent, leur taille varie de quelques millimètres à quelques centimètres. Puis après quelques millions d'années par accrétion*, ces poussières vont former des cailloux, puis des planétésimaux* de quelques dizaines à centaines de kilomètres, lesquels en s’agrégeant vont progressivement donné naissance aux planètes du système solaire*, à leurs satellites, aux astéroïdes et aux comètes. (Voir ci-dessous les rubriques: Mécanisme de condensation des solides à partir des gaz ? et Comment se forment les planètes dans le disque protoplanétaire ? Le phénomène d'accrétion des particules solides.)
La planète Terre, planète tellurique du système solaire
La Terre est une planète tellurique, c'est à dire essentiellement rocheuse, qui s'est formée dans le disque protoplanétaire. Lorsque le Soleil a atteint sa séquence principale après un milliard d’années, la planète Terre existe déjà depuis 900 millions d’années.
Le soleil* est une étoile de taille moyenne située dans un bras secondaire (le bras d’Orion) de notre galaxie, la voie Lactée. La formation d’une étoile suit l’effondrement gravitaire local d’un nuage interstellaire ; ce processus est déclenché par une onde de choc qui est due à l’explosion d’une supernova dans un environnement proche.
La condensation* est un mécanisme complexe .... La condensation décrit le phénomène physique du passage d'un gaz à un état solide. Par abus de langage, la condensation désigne aussi le passage d'un gaz à l'état liquide, mais le terme exact dans ce cas est liquéfaction. |
Mécanisme de condensation des solides à partir des gaz ?
La condensation des composés minéraux à partir des gaz varie selon les conditions de température et de pression et dans un ordre prècis du plus réfractaire au plus volatil selon leur position dans le disque protoplanétaire.
Dans son livre "La naissance de la Terre" page 38 et 39 Alain Meunier établit la formation des composés minéraux dans le disque protoplanétaire comme suit :
"Au plus prés du proto-Soleil, se trouvent donc les composés réfractaires (silicates de Ca et Al) qui cristallisent à des températures supérieures à 1500 K, puis viennent les métaux (fer et nickel) et les silicates de magnésium (olivine, pyroxène) entre 1200 et 1400 K, et enfin, les feldspaths vers1000 K. Ce sont tous des composés anhydres (ils ne contiennent pas d'eau). Au-delà, le relais est pris par des minéraux qui contiennent des radicaux OH dans leur structure (composés hydroxylés). Ils ont donc eu besoin d'eau pour se former. Ce sont d'abord les amphiboles, puis les serpentines qui apparaissent lorsque la température est inférieure à 500 K (227 °C) et finalement, la glace d'eau elle-même en dessous de 250 K (- 23 °C). C'est à partir de ces composés que se sont construits les planétésimaux et les comètes*".
Comète*: astre formé de glaces et de poussières. |
(Ci-dessous schéma du système solaire aujourd'hui: le proto-soleil est devenu l'étoile soleil et les planètes se sont formées autour du Soleil dans le disque protoplanétaire) |
Image du système solaire actuel : le soleil et son disque protoplanétaire formé de planètes et de ceintures d'atéroïdes.
Formation par accrétion des planètes dans le disque protoplanétaire .
Dans le disque protoplanétaire sous l'effet de différentes forces, les poussières condensées se heurtent, acquièrent des charges électriques qui les attirent les unes vers les autres, s'attachent les unes aux autres et forment des agrégats, qui vont à leur tour grossir et former des corps célestes de taille plus importante. C'est le phénomène d'accrétion.
Quand la masse de ces corps est suffisamment grande, l'attraction gravitaire supplante la force électrostatique. Le processus d'accrétion s'accélère. Les corps continuent de tournoyer autour du proto-Soleil, attirent poussières et gaz présents dans le disque protoplanétaire , ils deviennent de plus en plus gros et forment au bout cent mille ans des planétésimaux rocheux ou morceaux de planètes de dimensions allant de quelques dizaines de mètres à quelques centaines de kilomètres de diamètres. Le planétésimaux entrent en collision à leur tour, libèrent de l'énergie et forment progressivement les protoplanètes. C'est le phénomène d'accrétion ou de croissance des planètes. Au bout de 40 millions d'années, 99% de la Terre sera ainsi accrétée. (Accrétion terrestre *)
Certains planétésimaux appelés astéroïdes ou comètes ne vont pas pouvoir être accrétés pour former des planètes. Regroupés, ils forment une ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter et au delà de Neptune une ceinture de comètes appelée ceinture de Kuiper (voir schéma ci-dessus du système solaire actuel). Les astéroïdes et les comètes gardent la composition des premiers éléments de la nébuleuse solaire, ils sont la matière primitive des planètes et du système solaire. Un astéroïde qui tombe sur Terre est appelé: une météorite. L’étude de la composition chimique et isotopique de différentes météorites récoltées sur Terre, composées de cette matière primitive a permis de comprendre comment le noyau, le manteau et la croûte terrestre se sont peu à peu séparés (différenciés*) mais aussi de dater les grandes étapes de la formation de notre planète. La matière primitive de la proto-Terre semble avoir été formée à partir de corps célestes dont la composition est proche de celle de certaines météorites comme les chondrites à enstatite et les chondrites carbonées. (voir ci-dessous).
Les Météorites
On distingue selon leur composition plusieurs sortes de météorites, les principales qui tombent sur la Terre sont les chondrites et les achondrites. Les chondrites
Les chondrites représentent la majorité soit 86.5 % des météorites qui atteignent la Terre. Les chondrites contiennent des inclusions réfractaires appelées CAI pour "Calcium-Aluminium-rich Inclusions", constituées d'oxydes et de silicates d'aluminium, de magnésium et de calcium. Les CAI sont les premiers éléments solides formés par condensation dans la nébuleuse protosolaire, il y a 4.568 Ga. La caractéristique des chondrites est de contenir des chondres. Les chondres sont des petites billes de taille millimétrique (quelques centaines de microns à quelques millimètres) composées de silicates, de péridotite ferreuse (olivine, pyroxène, métal fer/nickel). (voir image ci-dessous , image : fragment de la météorite Allende). Les achondrites
Les achondrites 8 % des météorites qui atteignent la Terre, proviennent de fragments d'astéroïdes différenciés. Leur formation est 20 à 50 Ma plus récente que celle des chondrites. Les astéroïdes différenciés sont des astéroïdes qui ont fondu. Au cours de cette fusion, les éléments de fer métallique plus dense ont migré vers le centre de l'astéroïde et ont donné naissance à un noyau de fer métallique, qui s'est entouré d'un manteau et d'une croûte rocheuse à l'image de la Terre. Les éléments silicatés plus légers montent en surface et en s'associant avec le pyroxène vont donner du basalte. (Voir ci-dessous définition: mécanisme de différenciation*). Selon la composition du fragment qui peut provenir de l'une ou l'autre des enveloppes (noyau, manteau ou croûte) d'un astéroïde différencié, on classe les achondrites en plusieurs types: -achondrite sidérite fragment provenant du noyau de l'astéroïde (composition alliage de fer et de nickel) - achondrits péridotitique fragment provenant du manteau de l'astéroïde - achondrite basaltique fragment issus de la croûte de l'astéroïde |
Péridotites* roches magmatiques ultrabasiques, formant le manteau supérieur composées de minéraux ferromagnésiens : l'olivine, le pyroxène et le grenat |
Fragment de la météorite Allende. Météorite de type chondrite - Les chondres (formes circulaires) sont bien visibles dans l'amalgame.
Accrétion terrestre *: formation de la terre à partir d'un noyau primitif par l'agglomération par l'attraction newtonienne de météorites, d'astéroïdes, de planétésimaux...On suppose que les corps d'accrétion sont entrés en collision à l'état fondu. |
LA PLANÈTE TERRE âge 4.568 Ga
L'histoire de la planète Terre est liée à celle du système solaire, tant pour son origine que pour sa composition. Comme les autres planètes du système solaire, la planète Terre s'est formée par condensation des gaz et accrétion des particules solides tournoyant autour du soleil dans le disque protoplanétaire.
La Terre a commencé à se former il y a 4.568 ± 0.003 Ga. Les quatre grandes périodes géologiques suivantes: l'Hadéen, l'Archéen, le Protérozoïque et le Phanérozoïque appelées éons retracent son évolution.
L'Hadéen, l'Archéen et le Protérozoïque sont regroupés au sein d'un super-éon appelé: le Précambrien.
FORMATION GÉOLOGIQUE DE LA TERRE
LE PRÉCAMBRIEN ( 4.568 GA à 542 Ma)
Le Précambrien commence par la période d'accrétion de la Terre il y a 4,568 milliards d’années, et s'achève , il y a 542 millions d’années. On le divise en trois longues périodes géologiques: l'Hadéen (4,568 à 3.8 milliards d’années) ; l'Archéen (3.8 à 2,5 milliards d’années) et le Protérozoïque (2,5 milliards d’années à 542 millions d’années).
L'HADÉEN (4.568 Ga à 3.8 Ga).
L'Hadéen est la division la plus ancienne des temps géologiques, on considère le début de l'Hadéen comme le point zéro de la formation de la Terre. L'Hadéen s'étend de 4.568 jusqu'à 3.8 milliards d'années.
Le nom "Hadéen" est une référence à Hadès : le dieu grec des enfers. De cette époque très lointaine, il n'existe à l'heure actuelle pratiquement plus aucune roche à la surface du globe.
C'est pendant les 200 premiers millions d'années de l'Hadéen que la Terre a acquis pratiquement toute sa masse, qu'elle s'est différenciée chimiquement et minéralogiquement, que l'océan magmatique généralisé qui la recouvrait, brassé par des convections vigoureuses va disparaître, laissant place à un manteau solide silicaté, surmonté par une croûte terrestre primitive et que les premiers océans se formeront.
Image de la Terre à l'Hadéen vers 4.468 Ga. La croûte terrestre primitive recouvre l'océan magmatique. Le manteau solide se forme en profondeur.
Les transformations physiques et chimiques suivantes caractérisent l' Hadéen:
un processus d'accrétion, un océan magmatique généralisé, la différenciation noyau-manteau de la proto-Terre, la formation d'une croûte terrestre primitive et un bombardement tardif de météorites.
Processus d'accrétion de la planète Terre à partir des poussières du disque protoplanétaire [4.568 Ga à 4.4 Ga] L’Hadéen commence par un processus d'accrétion des grains de poussières présents dans le disque protoplanétaire. Ces grains de poussières composés: de CAI (silicates d'aluminium et de calcium), de feldspath anorthite, de silicates, de fer, de pyroxène, de magnésium, ..., constitueront la matière primitive de la Terre.
1 - Les grains de poussières présents dans le disque protoplanétaire s'agglomèrent par collision et forment progressivement des corps de un kilomètre à plusieurs kilomètres de diamètre. |
Au bout de 50 millions d'années de ce processus, 90 % de la planète Terre est accrétée.
Un événement va amener la planète Terre pratiquement à sa taille actuelle et donner naissance à son satellite: la Lune. Il s'agit de sa collision entre 50 et 100 Ma après le commencement de sa formation, avec une planète de la taille de Mars: la planète Theia. |
Un océan magmatique généralisé [4.568 Ga à 4.40 Ga].
Pendant toute la période d'accrétion, un océan magmatique généralisé recouvrait la partie externe de la proto-Terre. Les scientifiques s'accordent sur une durée de 160 millions d'années. Les roches étaient en fusion jusqu'à une profondeur de 1000 kilomètres. La forte chaleur qui existait et qui maintenait les roches en fusion provenait de l'énergie gravitationnelle d'accrétion, de l'énergie de différenciation noyau/manteau, de la désintégration des nombreux éléments radioactifs et des impacts météoritiques. |
La différenciation noyau-manteau et manteau-océan magmatique généralisé de la proto-Terre Pendant la période d'accrétion, la chaleur produite par les nombreux impacts météoritiques, la désintégration des éléments radioactifs présents dans la matière primitive et l'énergie gravitationnelle d'accrétion, a maintenu une température élevée et permis aux éléments les plus denses (fer, nickel) de la proto-Terre de migrer vers le centre de la planète pour former un proto-noyau métallique liquide constitué de Fer et de Nickel. A forte profondeur, du fait de la forte pression, les éléments silicatés se sont solidifiés autour du noyau formant un manteau solide qui restera recouvert par un océan magmatique généralisé, d'une épaisseur d'environ 1000 km. La formation du proto-noyau métallique liquide est datée à 30 Ma après la formation du système solaire soit vers 4538 millions d'années (Ma).(voir ci-dessus l' image de la Terre à l'Hadéen vers 4.468 Ga). Le refroidissement progressif du proto-noyau donnera naissance au centre de la pro-Terre à un noyau interne solide appelé la "graine" entourée d'un noyau externe liquide. C'est différentes étapes marquent la différenciation noyau-manteau et la différenciation manteau-océan magmatique généralisé. |
Les étapes de la structuration du manteau
A partir de 100 Ma, les conditions particulières de l'atmosphère (présence de certains gaz, énergie solaire faible, ...) vont permettre à la chaleur de se dissiper dans l'atmosphère, l'océan magmatique va se refroidir en surface, la lave va se solidifier et une croûte magmatique figée composée de basaltes et de laves riches en magnésium appelées komatiites recouvrira progressivement sur une faible épaisseur la partie supérieure de l'océan magmatique généralisé. Après 160 millions d'années, l'océan magmatique généralisé va disparaitre laissant la place à un manteau supérieur solide et à une croûte solide de faible épaisseur, morcelée en plaques appelée: la croûte terrestre primitive ou proto-croûte continentale. |
La croûte terrestre primitive Les anciennes roches constituant cette proto-croûte continentale sont des roches magmatiques (des granitoïdes) aujourd’hui transformées en gneiss par métamorphisme. Les plus vieilles roches de croûte continentale primitive connues à ce jour, sont les affleurements de gneiss rubanés datés à 4,030 ± 0,003 Ga qui se trouvent à Acasta, au Canada, et les gneiss d’Amitsôq au Groenland dont l’âge est de 3,822 ± 0,005 Ga. |
Bombardement tardif (éléments sidérophiles) 3.9 - 3.8 Ga Un événement daté vers 3.9 - 3.8 Ga marque la fin de l'Hadéen : suite à un éloignement de Jupiter et de Saturne du Soleil, la Terre subit comme les autres planètes internes un bombardement d'astéroïdes qui se détachent de la ceinture d'astéroïdes. Ce bombardement de météorites appelé bombardement tardif termine la période d'accrétion et va enrichir la composition de la croûte terrestre d'éléments sidérophiles, de fer et d'or. |
A ce stade la croûte terrestre primitive appelée aussi proto-croûte continentale est différente de la croûte terrestre actuelle* que nous connaissons avec une croûte continentale* et une croûte océanique*. (Voir ci-dessous schéma : Comment est structurée la planète Terre ?).
Ères: L'histoire de la Terre s'étend sur une période qui va de - 4.5 milliards d'années à nos jours, période relativement longue, au cours de laquelle de nombreux événements géologiques se sont produits : formation des continents, ouvertures et fermetures d’océans, formation des chaînes de montagnes, apparition de la vie, disparition d'espèces … |
Basaltes* : roches magmatiques effusives issues du refroidissement des laves de l'océan magmatique et du volcanisme. |
Les komatiites* sont des laves ultrabasiques, très fluides, à olivine, riches en magnésium, pauvres en silicium, mises en place à une température de 1600°C, provenant de la fusion du manteau (le manteau est composée de roches nommées péridotites) et amenées en surface par les cheminées des nombreux volcans. Elles contiennent de l'olivine et du pyroxène. Elles apparaissent sous formes de laves en coussin lorsqu’elles ont été mises en place sous l'eau ou en surface sous forme de coulées. On les trouve dans les parties les plus anciennes des cratons (noyaux des continents). Elles ont été Identifiées près de la rivière Komati en Afrique du Sud. Ce sont des roches volcaniques de composition mantellique principalement d'âge hadéen et archéen. |
La croûte terrestre actuelle* existe en deux "variétés" radicalement différentes: la croûte continentale* solide qui porte les continents mélange de roches magmatiques ( granites, granitoïdes), métamorphiques et sédimentaires jusqu'à 60 km de profondeur sous les chaînes de montagnes et la croûte océanique* sous les océans jusqu'à 7 km de profondeur, solide constituée de basalte et de gabbro. |
Comment est structurée la planète Terre ?
La Terre est un corps composé d'une croûte terrestre continentale et océanique, d'un manteau, d'un noyau et d'une graine qui a reçu sa matière des systèmes stellaires précédents. |
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Comment la Terre s'est-elle structurée ? |
Les éléments les plus denses du magma ont migré et se sont concentrés pour former le noyau de la Terre constitué de fer et de nickel. Sous l'effet de la pression et du refroidissement le fer s'est en partie cristallisé formant la graine solide. Les éléments moins denses, moins lourds ont formé progressivement le manteau supérieur (olivine, pyroxènes) et les silicates se sont consolidés pour former avec les komatiites la croûte terrestre primitive qui soumise à un intense bombardement météoritique et aux courants de convection va évoluer pour former des embryons de continents et progressivement la croûte terrestre actuelle que nous connaissons, composée d'une croûte continentale et d'une croûte océanique. |
L'atmosphère à l'Hadéen
Le champ de gravitation et la pression atmosphérique élevée qui existent à l'Hadéen vont retenir autour de la Terre une atmosphère primitive composée de dihydrogène H2, d'hélium He et d'éléments volatils provenant du dégazage de l'océan magmatique: diazote (N2), ammoniac (NH3), gaz carbonique (CO2), Méthane (CH4), vapeur d'eau (H2O), .... Le gaz carbonique va se fixer sur les silicates à la surface de l'écorce terrestre primitive. La vapeur d'eau se serait ensuite condensée pour donner naissance à un océan. La diminution de la vapeur d'eau dans l'atmosphère va réduire l’effet de serre. La température vers 3.8 Ga est proche de 0°C.On note l'absence d'oxygène.
L'hydrosphère à l'Hadéen
Dès le début de l'Hadéen, apportée par les chondrites qui contiennent (20 % d'eau) et les différents corps d'accrétion, l'eau est présente à la surface de la Terre et dans l'atmosphère sous forme de vapeur d'eau qui se serait condensée dès 4.4 Ga pour donner de l'eau liquide au moment où la température à la surface de la planète arrive en dessous du point critique qui est pour l'eau 374 °C sous 220 atmosphères de pression. Progressivement, la vapeur d'eau va se condenser, il va pleuvoir , l'effet de serre va diminuer et des océans d'eau vont se mettre en place dans les bassins vers 3.8 Ga.
La présence de ces océans va avoir pour conséquence la dissolution du dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère et sa transformation en roches carbonatées, principalement des calcaires, la diminution de l'effet de serre et la mise en place de conditions favorables à l'apparition de la vie.
Formation des noyaux continentaux appelés cratons
De 4.3 Ga à la fin de l'Hadéen, les micro-plaques qui forment la croûte terrestre primitive animées par des phénomènes de convection vont s'enfoncer par subduction dans la matière en fusion sous-jacente où elles vont se transformer chimiquement et donner naissance en profondeur à des magmas siliceux légers qui en remontant vont cristalliser sous forme de roches de faible densité, non basaltiques, et former des massifs de roches composées de feldspaths, micas et quartz qui portent les noms de: tonalite, trondjhemite et granodiorite. On les regroupent sous le nom de: TTG* ( c'est à dire des granitoïdes* au sens large).
Une fois remontés en surface, ces massifs de roches de faible densité vont former des zones continentales étendues auxquelles on a donné le nom de cratons*. Les cratons vont évoluer, se développer en boucliers* et plate-formes* tout au long de la période suivante qu'est l'Archéen et former l'ossature des Proto-continents* . Les cratons sont les racines ancestrales des Amériques, de l'Afrique, de l'Asie, de l'Europe, de l'Australie et de l'Antartique.
TTG*: les TTG pour Tonalite, Trondhjémite et Granodiorite sont des roches plutoniques qui proviennent de la fusion d'un magma de basalte hydraté dans une zone de subduction à une température élevée. Elles n'existent qu'à l'Archéen avant la baisse de température du globe terrestre. Les TTG sont des roches magmatiques directement issues du manteau, contenant essentiellement du quartz, du feldspath plagioclase, de la biotite et parfois de l’amphibole. Les TTG se différencient des granites par leur très faible teneur en feldspath potassique. Métamprphisées depuis leur formation à l'Archéen, ces roches affleurent aujourd'hui à l'état de de gneiss gris comme les gneiss d'Amitsoq au Groenland datés de 3.75 Ga. Les granitoïdes*: sont des roches grenues ou foliées (des gneiss) si elles ont été déformées, métamorphisées. Le terme regroupe l'ensemble des granites et des granodiorites. Proto-continents*: futur continents
Cratons*: un craton est une vaste portion stable du domaine continental par opposition aux zones instables déformées (les orogènes). Les cratons sont les noyaux continentaux les plus anciens, constitués de fragments de croûte continentale archéenne formée de TTG. leur faible densité les empêchera à tout jamais de sombrer dans le magma sous-jacent. Un craton est composé d'une partie crustale de nature continentale, encore appelée croûte cratonique, et d'une partie dite lithosphérique, de nature mantellique. C'est un assemblage de matériaux légers (granitoïdes, gneiss,, sédiments, ...), les cratons forment des masses continentales : les embryons des premiers continents. |
Image de la répartition géographique des cratons (plates formes et boucliers) à l'Archéens sur les continents actuels
Les terrains archéens (cratons ou boucliers) affleurant sont en rouge alors que ceux recouverts par des formations sédimentaires (les plate-formes) sont figurés en jaune. Les formations archéennes se présentent dans l'ensemble sous formes de terrains constitués de 3 grands ensembles lithologiques : un socle granito gneissique (TTG) ; des ceintures de roches vertes et des granites tardifs. (Voir ci-dessous l'Archéen).
L’ARCHÉEN (3.8 Ga à 2.5 Ga)
La croûte continentale primitive et les cratons se développent à l'Archéen
Le processus de formation de la croûte continentale primitive se poursuit à l'Archéen selon un processus irrégulier qui connait des épisodes de forte croissance vers 3.6 Ga et 2.7 Ga.
Des chaînes volcaniques se mettent en place et les produits d'érosion recouvrent sa surface, la composition du manteau change entraînant la formation en profondeur de granites qui vont remplacer progressivement les TTG et de fait la composition des massifs de roches plutoniques qui forment les cratons. Les cratons archéens sont constitués de 80 % de granitoïdes (TTG et granites dits tardifs car apparus après les TTG) et de 10-20% de ceintures de roches vertes* (basaltes et roches sédimentaires métamorphisés). Les ceintures de roches vertes recouvrent en partie les granitoïdes sous forme de bandes de 10 à 50 km de large sur 100 à 300 km de longueur.
Les ceintures de roches vertes* (greenstone belts) : Elles se mettent en place durant l'Archéen dans les noyaux continentaux et autour d'eux sur le socle granito-gneissique, elles correspondent à la mise en place de chaînes volcaniques associés à leur produit d'érosions. De plusieurs variétés, elles sont constituées de roches métamorphiques issues du mélange de laves basiques ((basaltes), de laves ultra-basiques ( komatiites ) avec des roches sédimentaires (sédiments détritiques, conglomérats, grès) et également de BIF qui sont des formations ferrifères rubanées (silice et fer). |
Supercratons, supercontinents, orogenèses et formation des reliefs
L'Archéen est caractérisé par une forte activité tectono-magmatique. La tectonique va rassembler, puis soudés les cratons en masse continentales plus importantes, jusqu'à former des supercratons et des supercontinents*. Le plus ancien regroupement continental connu donne naissance à des supercratons, le plus significatif est le supercraton Vaalbara ( 3,6 à 2,8 Ga).
- Vaalbara ( 3,6 à 2,8 Ga) regroupait le craton du Kaapvaal (craton d'Afrique du sud) et le craton de Pibara (craton du nord-ouest de l'Australie). |
Il existe plusieurs épisodes de regroupement de ces masses continentales conduisant à la formation de supercratons et de supercontinents. Leur collision entrainera la formation de chaînes de montagnes et à la formation des reliefs (orogenèses*) (Voir également Cycles orogéniques* rubrique 'A Savoir' ci-dessous).
Plusieurs cycles orogéniques* vont accompagner l'accrétion des cratons en supercratons et supercontinents. La principale phase orogénique ou cycle orogénique de l'Archéen est l'orogenèse Saamienne (3.75 à 3.5 Ga) relative à la constitution de la croûte continentale par accrétion verticale qui atteindra 25 km d'épaisseur par endroit. A la fin de l'Archéen 80 % de la croûte continentale s'est ainsi constituée. La croûte continentale atteint à la fin de l'Archéen une épaisseur de 35 km.
Ces mouvements tectoniques s'accompagnent de la formation de rifts* avec un volcanisme important pouvant aller jusqu'à la formation de grandes régions magmatiques. De nos jours, à l'abri de l'érosion sur les anciens cratons, apparaissent sous forme de filons plus ou moins large, appelés dykes, les conduits d'alimentation de ce volcanisme daté de l'Archéen constitués de laves à texture dolèritique.
Un supercontinent* est, en géologie, une masse continentale comprenant plus d’un craton qui rassemblerait à elle seule plus de 75% de la croûte continentale existante. Les supercontinents se forment, puis se fragmentent par cycles, par le jeu de la tectonique des plaques* (voir chapitre ci-dessous: La tectonique des plaques, les plaques lithosphériques au Protérozoïque) tous les 400 à 500 millions d’années : ce sont les cycles de Wilson*.
Les cycles de Wilson* : Les cycles de Wilson décrivent le « ballet » des continents à la surface de la Terre au cours des temps géologiques. Ceux-ci, emportés par les mouvements des plaques lithosphériques* (voir chapitre ci-dessous: La tectonique des plaques, les plaques lithosphériques au Protérozoïque) se retrouvent parfois fragmentés et dispersés à la surface du Globe, comme actuellement, ou regroupés en un supercontinent, comme entre le début du Permien et la fin du Trias en un supercontinent appelé « la Pangée ». * Orogenèse: Processus conduisant à la formation de reliefs et de chaînes de montagnes. Le rapprochement suivi de la collision de masses continentales provoque la formation de chaînes de montagnes. |
* Rifts: effondrement qui se forme sous l'effet de contraintes tectonique distensives. |
L'atmosphère et les premières traces de vie à l'Archéen
L'Archéen se termine par l'oxygénation lente de l'atmosphère. Les premières traces de vie sont identifiées dans des roches vieilles de 3.4 Ga en Australie et en Afrique du Sud sous forme de bactéries et de constructions calcaires provenant d'algues microscopiques: les stromatolithes..
A savoir Les masses continentales (croûte continentale) occupent un tiers de la surface du globe terrestre, formées de roches légères (granites, gneiss, sédiments, ...), elles sont pratiquement insubmersibles , elles flottent et dérivent sur le manteau terrestre, plus dense, sans jamais sombrer, elles ont enregistré près de 90 % de l'histoire de la Terre. Exemple: gneiss d'Amitsoq 3 Ga , ils affleurent dans le craton du Groenland. La croûte océanique, de composition différente de la croûte continentale, elle est continuellement détruite au niveau des dorsales océaniques, son age n'excède pas 200 Ma. |
Cycle orogénique*: On appelle cycle orogénique ou cycle tectonique la succession des événements correspondant à la formation puis à la destruction d'une chaîne de montagnes. Un tel cycle comprend en général trois phases :
En Europe on a réussi à distinguer quatre cycles orogéniques majeurs :
Il existe un rapport étroit entre ces cycles tectoniques et le régime de la tectonique des plaques. On estime aujourd'hui qu'un cycle correspond en gros à l'ouverture suivie de la fermeture d'un domaine océanique. (Extrait Wikipédia) |
LE PROTÉROZOÏQUE (2,5 Ga à 542 Ma)
La limite entre Archéen et Protérozoïque se marque par une discordance généralisée (dite éparchéenne), où les formations rocheuses archéennes sont des reliefs érodés surmontés en discontinuité par les formations rocheuses ultérieures mises en place au Protérozoïque.
Le Protérozoïque divisé en trois ères : le Paléoprotérozoïque (2.5 à 1.6 Ga), le Mésoprotérozoïque (1.6 à 0.9Ga) et le Néoprotérozoïque (900 à 542 Ma) correspond à la croissance des masses continentales.
En effet, après l'établissement des premiers noyaux continentaux base des proto-continents à l'Archéen, le volume de la croûte continentale va continuer d'augmenter tout au long du Protérozoïque. A la fin du Protérozoïque, son épaisseur sera de 45 km.
Pendant cette période se succèdent plusieurs grands épanchements basaltiques qui vont former des massifs gigantesques de roches basiques et ultrabasiques comme le massif de Bushveld en Afrique du sud : 8 km d'épaisseur sur 300km de longueur.
Au début du Protérozoïque se développent partout dans le monde des séries de BIF (minerais de fer rubanés). Ces formations sédimentaires se présentent comme une alternance de couches très riches en fer ferreux qui alternent avec de minces couches de silice. Elles portent le nom de : cherts.
Les grands ensembles continentaux se dessinent. Chaque grande phase de convergence et de collision des masses continentales sera l'occasion de la surrection d'une chaîne de montagne (orogenèse) avec la formation de roches métamorphiques et magmatiques.
Chaque étape de divergence et de dislocation de ces masses entraînera la formation de bassins océaniques avec dépôts de roches sédimentaires et remontée de roches magmatiques.
Tous ces mécanismes géologiques accompagnent la structuration de la croûte terrestre continentale et océanique, du manteau*, de la lithosphère* et son découpage en plaques lithosphériques* séparées par des dorsales médio-océaniques.
Le manteau* se divise en un manteau supérieur et en un manteau inférieur |
Le manteau supérieur formé de péridotite est solide, profond de 700 km, il forme avec sa partie externe et la croûte terrestre la lithosphère. On distingue la lithosphère océanique, épaisse de 70 km sous les océans et la lithosphère continentale épaisse de 150 km sous les continents. La partie interne du manteau supérieur forme l'asthénosphère, une couche plastique qui va jusqu'à 700 km de profondeur. (voir schéma ci-dessous). |
La lithosphère* est une couche rigide, épaisse de 70 km sous les océans et de 150 km sous les continents. |
Le manteau inférieur solide commence sous l’asthénosphère, il est constitué de silice riche en magnésium, il va de 700 à 2900 km de profondeur. |
Schéma - Lithosphère océanique, lithosphère continentale et asthénosphère formant le manteau supérieur.
La tectonique des plaques*, les plaques lithosphériques*.
La lithosphère est découpée en une douzaine de grandes plaques appelées plaques lithosphériques, mobiles elles flottent et se déplacent sur l'asthénosphère.
Le découpage et le mouvement des plaques résultent de la montée du magma dans des zones de failles et d'effondrements, donnant naissance à des rifts et à des dorsales médio-océaniques. Dans les zones d'effondrement, lieux de séparation d'une plaque continentale en blocs continentaux, des océans s'ouvrent. Les avancées et régressions des espaces océaniques sont liés aux déplacement des continents. La position des continents et des océans est donc en perpétuel mouvement.
Ce mécanisme appelé la tectonique des plaques va à plusieurs reprises amener les masses continentales à se réunir par accrétions continentales successives pour former des super-continents comme Kenorland ( 2,7 à 2,1 Ga) entre la fin de l'Archéen et le début du Protérozoïque , Rodinia (1100 Ma), Pannotia (600 Ma) et plus tard au Paléozoïque: la Pangée. |
Carte des principales plaques lithosphériques
Les supercontinents du Protérozoïque: Kenorland, Columbia, Rodinia et Pannotia
Kenorland ( 2,7 à 2,1 Ga)
Le supercontinent Kenorland comprenant Laurentia, Baltica et l'Australie occidentale se met en place à l'Archéen vers 2.7 Ga. Il se fragmentera au début du Protérozoïque entre 2.45 Ga et 2.1 Ga.
Columbia (1,8 à 1,3 Ga)
Entre 1,8 et 1.5 milliard d'années, on note l'existence d'un supercontinent appelé Columbia. Il commencera à se fragmenter à partir de 1.6 Ga.
Rodinia (1,1 à 0,75 Ga)
Un supercontinent appelé Rodinia entouré d'un océan appelé Mirovia se forme vers 1.1 Ga d'années, associé à l'orogenèse grenvilienne, il se disloquera vers 800 Ma pour donner naissance aux principales masses continentales que l'on retrouve au Phanérozoïque. Le supercontinent Rodinia regroupait toutes les masses continentales émergés issues de la fragmentation de Columbia :
- Laurentia (qui regroupe les boucliers canadien, groenlandais et hébridien),
- Baltica (qui correspond à l'Europe du Nord, au bouclier baltique et à la plate-forme russe),
- Amazonia,
- Nord-ouest de l'Afrique, Antartique oriental, Inde , Australie occidentale, Chine du sud,
- et Sibéria (qui rassemble des boucliers et plate-formes d'Asie sibérienne).
Supercontinent de la Rodinia vers 900 Ma entouré de l'océan Mirovia. En vert les chaînes de montagne constituées lors de la formation de Rodinia. (Orogenèse grenvillienne)
Pannotia (600 à 560 Ma)
En se basant sur un modèle d'évolution tectonique, on a déterminé l'existence vers 600 Ma d'un supercontinent éphémère appelé Pannotia qui se fragmentera à son tour à la fin du Précambrien entre 560 et 544 Ma en quatre continents: Laurentia, Sibéria, Baltica (Europe du Nord) et Gondwana*. (Voir image ci-dessous)
Un nouvel océan, appelé "Iapetus" s'ouvre entre le continent Laurentia et le continent Gondwana.
Au Silurien, il y a 420 millions d'années, l'océan Iapetus va se refermer. Installé à peu prés à l'emplacement de l'océan Atlantique actuel, il sera appelé océan proto-Atlantique avant d'être appelé océan Atlantique.
Image du supercontinent Pannotia, fragmenté vers 544 Ma en quatre continents principaux: Laurentia, Baltica, Sibéria. Gondwana*. Un nouvel océan, l'océan Iapetus s'ouvre, il va séparer la Laurentia du continent Gondwana.
Source site: http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s4/cambrien.pangee.html - Carte légèrement modifiées à partir de celles de Christopher R. Scotese de l'Université du Texas à Arlington. Elle est tirées de: Scotese, C.R., 2001, Digital Paleogeographic Map Archive on CD-ROM.
Gondwana* est un grand continent associé à l'orogenèse panafricaine* (voir encart Orogenèses ci-dessous) qui se forme à la transition entre le Protérozoïque et le Phanérozoïque, Le Gondwana regroupe les boucliers et plate-formes brésiliens, guyanais, patagonien, Amérique du Sud, africain, indien, australien et antarctique. Le continent Gondwana restera stable pendant des centaines de millions d'années. Il se disloquera à partir du Permien. |
L'atmosphère à la fin du Protérozoïque
Le Paléo-protérozoïque (2.5 à 1.6 Ga) est marqué par l'oxygénation de l'atmosphère et par les glaciations dont certaines sont totales. (Terre boule de neige). Les micro-organismes se développent, ils consomment le CO2 présent dans leur environnement et rejettent de l'oxygène dans l'atmosphère. la vie se développe: éponges, algues,méduses, vers;, mollusques, premiers vertébrés.
Les orogenèses et la formation des reliefs au Protérozoïque
Le Protérozoïque est marqué sur l'ensemble du globe terrestre par plusieurs cycles orogéniques: l'orogenèse greenvilenne* (1250/980 Ma) et l'orogenèse panafricaine* (750 - 544 Ma), appelée orogenèse cadomienne en France..
Au cours de ces cycles, des continents entrent en collision, des océans se ferment, d'autres s'ouvrent (océan Iapetus), des chaines de montagnes s'élèvent (orogenèses) accompagnées de formations métamorphiques et magmatiques. des dépôts d'épaisses couches de sédiments détritiques dus à l'érosion donneront des grès et des schistes au Briovérien.
Orogenèse grenvillienne* est un long épisode de surrection de montagnes, associé à la constitution du supercontinent de la Rodinia. (Voir image ci-dessus). Une importante ceinture orogénique se met en place qui sous-tend une partie significative du continent nord-américain, du Labrador au Mexique, ainsi qu'une partie de l'Écosse.
L'orogenèse panafricaine* est une série d'événements orogéniques entre divers cratons datant du Néoprotérozoïque (750 , 545 Ma), relatifs à la formation du supercontinent Gondwana. |
Orogenèse cadomienne* (750 à 530 Ma)- Cycle Cadomien - L'orogenèse cadomienne dont l'appellation est dérivée du nom latin de la ville Caen (Cadomus) est une phase de l'orogenèse panafricaine. Elle correspond aujourd'hui aux terrains du nord de la Bretagne et du Cotentin formant le bloc cadomien. Le bloc cadomien n'étant qu'un court segment de l'immense chaîne panafricaine. |
À la fin du Protérozoïque, le volume des masses continentales avait, à toutes fins pratiques, atteint celui que nous connaissons aujourd'hui.
Les continents occupaient une position centrée sur et sous l'équateur. Ils s'assembleront de nouveau au Phanérozoïque à partir de 358 Ma pour former un supercontinent appelé "Pangée" (entre 295 et 280 Ma).
La Pangée se disloquera entre la fin du Permien (245 Ma) et la fin du Trias (205 Ma). Les continents occuperont leur position actuelle à partir du Crétacé , il y a 60 Ma.
LA FRANCE AU PROTÉROZOÏQUE
Les plus anciennes formations géologiques répertoriées à ce jour en France datent principalement du Protérozoïque, éon du Précambrien allant de 2.5 milliards d'années à 542 millions d'années.
On subdivise l'éon du Protérozoïque (2.5 Ga à 542 Ma) en en trois ères:
Icartien, Pentévrien et Briovérien trois périodes du Protérozoïque associées à des cycles orogéniques (cycles icartien, penthévrien et cadomien) qui ont marqués l'histoire géologique de la France. |
Pendant cette période de 2 milliards d'années, une succession de phénomènes géologiques: formation des premières masses continentales, tectonique des plaques et plusieurs cycles orogéniques définit en France: orogenèse icartienne*, orogenèse pentévrienne* (Voir paragraphe ci-dessous) et orogenèse cadomienne* (Phase de l'orogenèse panafricaine voir encart Orogenèses ci-dessus) se produisent et donnent naissance aux formations qui affleurent de nos jours de façon limitée sous forme de roches principalement granito-gneissique et métamorphiques (schistes) dans le Massif armoricain, la Manche, les Vosges, les Pyrénées, la Corse, et la Montagne noire.
LE CYCLE ICARTIEN ou OROGENESE ICARTIENNE (2.5 à 1.6 Ga). Naissance des plus vieilles roches de France lors de la formation du supercontinent Columbia.
Elles affleurent aujourd'hui dans le nord du Massif Armoricain et le nord-ouest de la presqu’ile du Cotentin.
"Les phases tectoniques associées à cette orogenèse (icartienne) ont conduit à la formation d'un supercontinent connu sous le nom de Columbia." (Rogers et Santosh, 2002, 2004 ; Zhao et al., 2004). Texte extrait du livre: Géologie de la France - Didier Quesne et Annabelle Kersuzan - Editions Omniscience 2018. |
Il y a 2 milliards d'années, un cycle orogénique appelée cycle Icartien* ou orogenèse icartienne donne naissance aux premières roches de France sous la forme d' une barrière de roches magmatiques (granites, ou granitoïdes), aujourd'hui métamorphisées en gneiss (orthogneiss).
Ce cordon rocheux localisé à l'époque dans l'hémisphère sud (Voir carte ci-dessous) affleure aujourd'hui dans la partie nord du Massif Armoricain et au nord-ouest de la presqu’ile du Cotentin.
Il est composé de gneiss appelés gneiss icartiens* dont l'age est établi entre 2.2 Ga à 1.8 Ga. On parle de gneiss œillés. Leur dénomination vient de la présence de cristaux de feldspath plus ou moins étirés qui font penser à des yeux. (Photos ci-dessous Port-Béni et Pors-Raden)
Au contact de ce gneiss icartiens, il existe d'autres gneiss plus vieux datés de 2.5 Ga appelés gneiss lités issus d’anciennes roches sédimentaires, formant l'encaissant des gneiss icartiens. On parle de paragneiss (roches métamorphiques issues de roches sédimentaires). (Photos ci-dessous Ploumanac'h)
Le socle ancien de la France constitué de gneiss icartiens est né là, dans l'hémisphère sud, il en reste aujourd'hui une bande large de quelques kilomètres qui affleure à l'état de fragments en Bretagne, dans la province du Trégor (Côtes d'Armor) : dans les environs de Loquirec, sur la plage de Trébeurden, sur l'estran de Ploumanac'h, à Pleubian sur la plage de Port-Béni.
Puis, cette bande disparaît en mer , traverse les îles de Sercq et de Guernesey, et refait surface en Manche à la Hague: à l'Anse du Cul rond (Nez de Jobourg), dans la baie d'Écalgrain. (Photos ci-dessous Baie d'Écalgrain)
A cette barrière rocheuse vont se greffer au fil des millénaires les autres terrains de l'hexagone.
Ploumanac'h - Vue générale depuis le parking du sémaphore sur l'estran rocheux formé de gneiss lités.
Ploumanac'h - Estran rocheux de gneiss lités (2 Ga) entre Le Ronalien et l'anse de Pors-Rolland -
Ploumanac'h - Gros plan gneiss lités (Paragneiss 2 Ga) - Les plus vieilles roches de France -
Pleubian - Port-Béni - Vue générale de la Grève de Port -Béni - Affleurement de gneiss icartiens datés 1.8 Ga.
Pleubian - Port-Béni - Gneiss icartien de 1.8 Ga.
Trébeurden - Plage de Pors-Raden - Gros plan gneiss icartien oeillé , cristaux de feldspath rose saumon en forme d'oeil.
Baie d'Écalgrain - Schistes noirs d'Écalgrain (Ordovicien supérieur)
Baie d'Écalgrain- Anse du Cul rond - Gneiss oeillés icartiens de 2 Ga
Nez de Jobourg- Gneiss icartiens (2 Ga) et Diorite cadomienne (600 Ma)
Cycle Icartien*, orogenèse icartienne*: est un cycle orogénique datant du Paléoprotérozoïque (2.5 à 1.6 Ga). Son nom provient de la localité de la Pointe d'Icart, dans les îles Anglo-Normandes et correspond en France à des roches qui affleurent dans les Côtes d'Armor et la presqu’ile du Cotentin à l'état de reliques. La formation de cette orogenèse reste encore très méconnue, car les roches icartiennes ont été métamorphisées ou érodées au cours des cycles orogéniques qui se sont produits ultérieurement: orogenèse cadomienne et orogenèse hercynienne. Les gneiss icartiens* sont des roches métamorphiques , de deux milliards d'années et plus. A l'origine, il s'agirait d'une roche magmatique (granite, granitoïde) de 2 Ga qui a été métamorphisée en gneiss lors de l'orogenèse cadomienne, vers 620 Ma. Ils ont été décrits pour la première fois au sud de l'île de Guernesey à la pointe d'Icart, ce qui leur a valu le nom de gneiss icartiens. Ces roches sont des gneiss œillés (orthogneiss) issus de granites intrusifs et métamorphisés. Au contact de ces gneiss icartiens, on trouve des gneiss lités (paragneiss) formés à partir de roches volcaniques acides et basiques mélangées à des sédiments détritiques. Les gneiss lités forment l'encaissant et sont plus âgés (2.5 Ga) que les gneiss œillés (2 Ga). Icartien*: période géologique du Protérozoïque allant de 2.5 Ga à 1.6 Ga représentatif des terrains métamorphiques, vieux d’au moins 2.5 Milliards d'années qui se sont formés durant cette période. |
LE CYCLE PENTÉVRIEN ou OROGENÈSE PENTÉVRIENNE (1.3 à 1 Ga)
Pentévrien : période géologique du Mésoprotérozoïque allant de 1.3 à 1 Ga. Les formations géologiques du pentévrien d'age moyen 1 Ga, ont été mises en évidence dans la baie de Saint-Brieuc, pays de Penthièvre. Spécifique à la géologie du massif armoricain, localisé depuis le Nord-Finistère jusque dans le Cotentin, le socle pentévrien est constitué de roches fortement métamorphisées, où dominent des gneiss injectés d'intrusions granodioritiques.
Le terme Pentévrien ou cycle penthévrien a été longtemps le nom d'un cycle orogénique à part entière s'intercalant entre le cycle icartien et le cycle cadomien (orogenèse panafricaine associée à la formation du continent Gondwana),
Les progrès de la datation absolue font que l' appellation "Pentévrien" est actuellement abandonnée pour être regroupée avec les formations du cycle icartien.
LE CYCLE CADOMIEN ou OROGENÈSE CADOMIENNE (750 à 530 Ma)
Il y a 615 millions d'années, entre la barrière de gneiss icartiens située dans l'hémisphère sud, vers 30 / 40 degrés de lattitude sud (Voir position sur la carte ci-dessous), et le supercontinent Gondwana, qu'elle jouxte au niveau de l'Afrique, une zone de subduction accompagnée d'une activité magmatique et volcanique associée à l'édification de la chaîne cadomienne* va faire remonter du manteau vers la surface des poches de magmas chauds, par des cheminées qui se sont formées dans les zones en distension du socle ancien métamorphisé.
Ce magma va: soit remonter en surface et se manifester par des volcans explosifs et des coulées de laves (Voir ci-dessous anciens volcans de la pointe de Guilben près de Paimpol et à la pointe de la Heussaye à Erquy dans les Côtes d'Armor) et former un arc volcanique à l'arrière de la barrière de gneiss icartiens soit s'arrêter en route et cristalliser dans le socle ancien sous forme de plutons granitiques de type granodiorite intrusifs dans les roches anciennes qui formeront dans les Côtes d'Armor: le massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat*. L''érosion amènera au fil du temps ces granodiorites à l'affleurement.(Voir ci-dessous Granodiorites - Massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat mis en place, il y a 615 Ma dans les Côtes d'Armor.)
Les reliefs de la chaîne cadomiennes vont tout au long du cycle orogénique être soumis a une érosion intense. (Voir paragraphe ci-dessous Érosion de la chaîne cadomienne - Le Briovérien)
Cet ensemble de formations enclavées dans les roches anciennes vont consolider l'ossature de la France naissante située alors dans l'hémisphère sud.
Position approximative il y 544 Ma des gneiss icartiens qui affleurent aujourd'hui dans les Côtes d'Armor et le Cotentin. Source site: http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s4/cambrien.pangee.html - Carte légèrement modifiées à partir de celles de Christopher R. Scotese de l'Université du Texas à Arlington. Elle est tirées de: Scotese, C.R., 2001, Digital Paleogeographic Map Archive on CD-ROM.
Cycle Cadomien - Orogenèse cadomienne* (750 à 520 Ma): L'orogenèse cadomienne dont l'appellation est dérivée du nom latin de la ville Caen (Cadomus) est une phase de l'orogenèse panafricaine* associée à la formation du continent Gondwana. Des témoins de cette orogenèse se retrouvent aujourd'hui, suite à l'ouverture de l'océan atlantique et d'autres événements géologiques: au Canada, en Europe centrale, en Espagne, au Pays de Galles, en Basse-Normandie, en Bretagne, ... Les formations géologiques de l'étage briovérien* sont associés à ce cycle orogénique. Briovérien*: Période du Protérozoïque (610 Ma à 542 Ma) vient de Briovera ancien nom de la ville de Saint-Lô dans la Manche.
Le massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat* : il est constitué par un ensemble de roches magmatiques diversifiées (granites, granitoïdes) qui se sont mises en place, il y a 615 Ma lors de l'orogenèse cadomienne sous forme d'enclaves au sein du socle métamorphique ancien. Il s'étend sur environ 40 km le long du littoral des Côtes d'Armor. |
L'orogenèse panafricaine* est une série d'événements orogéniques entre divers cratons datant du Néoprotérozoïque (750 , 545 Ma), relatifs à la formation du supercontinent Gondwana. |
Volcans explosifs et coulées de laves - Un cordon volcanique s'est mis en place il y a 615 Ma dans les Côtes d'Armor.
De beaux témoignages de ces roches volcaniques et anciens volcans ont été préservés de l'érosion et des différentes sédimentations dans la baie de Saint-Brieuc et sont visibles à la pointe de Guilben près de Paimpol et à la pointe de la Heussaye à Erquy, dans les Côtes-d'Armor en Bretagne.
Erquy - Pointe de la Heussaye, ruines de l'ancien volcan mis en place, il y a 615 Ma.
Erquy - Pointe de la Heussaye - Laves de l'ancien volcan.
Erquy - Pointe de la Heussaye - Roches sédimentaires métamorphisées et redressées à la verticale par la tectonique, il y a 600 Ma.
Paimpol - Pointe de Guilben - Les laves forment l'ensemble de la pointe de Guilben.
Paimpol - Pointe de Guilben - Laves de l'ancien volcan mises en place, il y a 610 Ma dans le fond de l'océan.
Granodiorites - Massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat mis en place, il y a 615 Ma dans les Côtes d'Armor -
Les granodiorites appartenant au massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat sont bien visibles actuellement dans les Côtes d'Armor entre Perros-Guirec et l'Ile de Bréhat où l'érosion les a ramené en surface. Ces formations enclavées recoupent les gneiss icartiens. A Port-Béni, on trouve sur l'estran les plus vielles roches de France : des gneiss lités (2 Ga) des gneiss œillets (1.8 Ga), des granitoïdes de 615 Ma appartenant au massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat et des dolérites plus récentes mises en place au cours de l'Ordovicien ou du Silurien, il y a 400 Ma. (Photos ci-dessous)
Plougrescant - Maison entre deux blocs de granites appartenant au massif de Perros-Guirec/Bréhat - 615 Ma.
Plougrescant - Massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat - 615 Ma - Site du Gouffre.
Plougrescant -Filons de dolérites de couleur sombre (400 Ma) recoupant le massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat (615 Ma).
Pleubian - Estran de Port-Béni - Granodiorites (massif de Perros-Guirec/Bréhat) et filons de dolérites mises en place au cours de l'Ordovicien ou du Silurien, il y a 400 Ma.
ÉROSION DE LA CHAINE CADOMIENNE - LE BRIOVERIEN
L'orogenèse cadomienne* (750 à 530 Ma) a structuré le socle des massifs anciens de la France naissante: nord du Massif armoricain, Cotentin, Massif Central, Montagne Noire, nord des Pyrénées, Vosges, Corse, situés alors dans l'hémisphère sud. Cette période correspond en France au Briovérien*, étage géologique marquant la fin du Néoprotérozoïque appelé aujourd'hui Édiacarien.
Tout au long de l'orogenèse cadomienne, les reliefs cadomiens ont été soumis à une érosion intense accompagnée d'intrusions magmatiques: Massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat (615 Ma), granites des Iles Chausey (540 Ma), Ilôts granitiques du Mont-Saint-Michel, de Tomblaine (525 Ma).
Les grandes quantités de sédiments (sables, argiles, produits volcaniques) issus de l'érosion des reliefs émergés vont accumuler dans les bassins d'arrière-arc, puis être métamorphisés avec la formation de la chaîne cadomienne.
On parle de sédiments et de formations briovériens.
On divise la période du Briovérien en Briovérien inférieur (670 Ma à 590 Ma) et en Briovérien supérieur (590 Ma à 540 Ma).
Le Briovérien inférieur (670 Ma à 590 Ma) correspond à une phase volcano-sédimentaire, accompagnée d'érosion et d'intrusions de granodiorites (Voir ci-dessus paragraphes photos Volcans explosifs et coulées de laves ... et Massif granitique de Perros-Guirec/Bréhat 610 Ma)
Le Briovérien supérieur (590 Ma à 540 Ma) correspond à une période sédimentaire pendant laquelle les produits de l’érosion de la chaîne cadomienne en formation vont se déposer sur un vaste bassin océanique et être métamorphisés, redressés à la verticale par l'orogenèse cadomienne et donner une formation sédimentaire appelée flysch*.
(Voir ci-dessous paragraphe et photos Formations schisto-gréseuses entre Saint-Pair-sur-Mer, Grandville et Donville-sur-Mer. Turbidités grèseuses - Flysch )
Les formations du Briovérien: laves, granites, conglomérats, flysch, grès et schistes briovériens sont bien visibles dans le Cotentin, le Bocage normand, dans le nord de la Bretagne et dans les Mauges, au sud de la Loire,
Socle briovérien et ilots graniques cadomiens dans la baie du Mont-Saint-Michel
Entre 590 et 540 Ma, au Briovérien supérieur des sédiments détritiques issus de l'altération de la chaîne cadomienne se déposent en milieu marin profond, Métamorphisés en schistes et redressés à la verticale, par l'orogenèse cadomienne, ils forment le substratum (le socle) de la baie du Mont-Saint-Michel. Ils affleurent aujourd'hui à la Pointe du Grouin du Sud. Ces mouvements liés la formation de la chaîne sont accompagnés d'une forte activité magmatique. Le magma remonte par les fissures et des plutons granitiques cadomiens se mettent en place comme l'Îlot granitique du Mont-Saint-Michel et de Tomblaine, il ya 525 Ma.
Mont-Saint-Michel - Ilot granitique cadomien 525 Ma - Hauteur 80 mètres, diamètre environ 300 mètres.
Mont-Saint-Michel - Granite cadomien appelé Leucogranite bien visible à l'entrée du Mont-Saint-Michel.
Pointe du Grouin du Sud- Schistes briovériens formant le socle de la baie dans lequel le granite du Mont-Saint-Michel s'est mis en place , il y a 525 Ma lors de l'orogenèse cadomienne.
Formations schisto-gréseuses entre Saint-Pair-sur-Mer, Grandville et Donville-sur-Mer. Turbidités grèseuses - Flysch -
Au Briovérien supérieur, l’érosion progressive des reliefs cadomiens alimentent un vaste bassin océanique, le bassin Mancellien* en sédiments détritiques (galets, sables, argiles, vases,...). Instables, les sédiments déposés sur le talus continental vont lors des nombreuses secousses sismiques qui accompagnent la surrection de la chaîne cadomienne glisser sous forme d'écoulements appelés courants de turbidité jusqu'à 4000 mètres de profondeur. Ces sédiments de plusieurs milliers de mètres d'épaisseur déposés en strates au fond de l'océan les plus lourds les galets au fond, puis les sables, et les argiles au dessus,vont être métamorphisés, redressés à la verticale par l'orogenèse cadomienne et donner des formations schisto-gréseuses qui portent le nom de flysch.
Ces formations schisto-gréseuses sont visibles le long des côtes du Cotentin à Grandville , Saint-Pair-sur-Mer et Donville-sur-Mer.
Granville - Pointe du Roc- Falaises constituées de conglomérats riches en galets interstratifiés dans les alternances de schistes et grès briovériens.
Donville-les-Bains - Falaises de la Pointe du Lude - Grès et schistes briovériens.
Donville-les-Bains - Pointe du Lude - Schistes et grès briovériens.
Saint-Pair-sur-Mer - Rocher Saint-Gaud
Saint-Pair-sur-Mer - Rocher SaintGaud - Turbidités - Alternances schisto-gréseuses - Briovérien supérieur
Saint-Pair-sur-Mer - Rocher SaintGaud - Turbidités grèseuses appelées Flisch
Saint-Pair-sur-Mer - Rocher SaintGaud - Alternances schisto-gréseuses - Briovérien supérieur.
Briovérien*: (de Briovera ancien nom de la ville de Saint-Lô dans la Manche) est une subdivision du Protérozoïque appelé anciennement en France Briovérien qui regroupe dans l'échelle stratigraphique actuelle: le Cryogénien (850 Ma à 630 Ma) et l'Édiacarien (630 Ma à 542 Ma). Cette période correspond à l'orogénèse cadomienne, avec une phase de magmatisme, suivie d'une phase sédimentaire . Bassin Mancellien*: bassin océanique qui correspond à la moitié nord du massif Armoricain). Le flysch est un dépôt sédimentaire détritique constitué principalement par une alternance de grès et de marnes, qui se sont accumulés dans un bassin océanique en cours de fermeture, dans le cadre d'une orogenèse. (Wikipédia) |
LES FORMATIONS DU BRIOVERIEN DANS LES VIGNOBLES
On retrouve ces formations en France dans les massifs anciens: séries des schistes de Villé dans les Vosges (vignoble alsacien), schistes dans la Montagne Noire (Vignoble de Saint-Chinian), dans les Pyrénées orientales (vignobles de Banyuls), dans le Massif des Maures (vignobles des Côtes de Provence), dans la région nantaise (schistes briovériens vignobles du Muscadet) et en Loire (Vignobles d'Anjou)...
Albé - Le vignoble au dessus du village - Sol composé de schistes de Villé. (Briovérien)
Le Briovérien se termine au début du Cambrien. Les reliefs briovériens métamorphisés en schistes, grès continueront à s'éroder pendant le Cambrien. Les sédiments détritiques cambrien issus de l'érosion des formations du Briovérien recouvriront horizontalement en discordance les roches redressées du Briovérien, c'est la discordance cadomienne. |
A la fin du Protérozoïque, les terrains de la future France sont éparpillés dans l'hémisphère sud, sur et à proximité du continent Gondwana. La tectonique des plaques va individualiser les différents terrains de la future France, les rassembler et les fusionner au cours de l'ère suivante le Paléozoïque. |
Pour la suite voir rubrique: Naissance de la France - Histoire géologique de la France
Bibliographie
- La naissance de la Terre - De sa formation à l'apparition de la vie - Auteur: Alain R. Meunier - Editeur : Dunod
- Terre de France. Une histoire de 500 millions d'années - Auteur : Charles Frankel - Editeur: Seuil
- Le tour de France d'un géologue - Auteur : FRANCOIS MICHEL - Editeur: Delachaux et Niestlé