Le Massif Des Alpes Françaises.

En forme d’arc, le massif montagneux des Alpes françaises constitue une frontière naturelle entre la France et l’Italie, du Lac Léman à la côte méditerranéenne.
Le massif s’étend en France sur une longueur de 400 km et sur une largeur de 150 km, avec des sommets qui dépassent les 4000 mètres : Massif du Mont-blanc 4807 m,  Barre des Écrins, 4102 m, …

Sur la largeur de la chaîne, on distingue plusieurs parties ou régions. Chaque région a ses caractéristiques géologiques propres, elles résultent de l’histoire géologique de la chaîne.

Vallée de L'Arve - Préalpes du Chablais et massif cristallins enneigés des Aiguilles Rouges - © M.CRIVELLARO

Vallée de L'Arve - Préalpes du Chablais et massif cristallins enneigés des Aiguilles Rouges.

Les régions

De l’arc extérieur à l’ouest  à  l’arc intérieur à l’est qui chevauche la frontière italienne, on trouve les régions suivantes :

  • L’avant-pays savoyard
    L’avant-pays savoyard, région située entre le Jura et chaînes subalpines, appelé aussi sillon molassique ou  sillon péri-alpin s’étend  du Lac Léman au nord  au Lac du Bourget et à  la ville de Chambéry, au sud, en  suivant le cours du Rhône.
    Il est constitué de chaînons calcaires jurassiques et crétacés (Salèves, Gros Foug, mont du Chat, …) et  de collines molassiques tertiaires. C’est également la région des grands lacs glaciaires (lac Léman, lac du Bourget).
    L’altitude varie entre 350 et 600 mètres. On y trouve une grande partie des vignobles savoyards. (Frangy, Seyssel, Chautagne, Marestel, Monthoux, Jongieux) installés sur des sols caillouteux  composés de molasses*, d’éboulis calcaires, de moraines* glaciaires, alluvions fluviatiles interglaciaires…

    *Les molasses sont des roches d’origine détritiques, des grès composés de matériaux plus ou moins fins. Issus de l’érosion des reliefs environnants, ils ont été déposés dans les bras de mer et les grands lacs qui entouraient les Alpes au Miocène, il y a 20 Ma. On retrouve les mêmes formations dans le Bas Dauphiné (voir géologie du Jura)
    *Les moraines sont des matériaux caillouteux et des rochers déposés par les glaciers aux différentes glaciations quaternaires qui ont affectées la région.

    Billième - Les vignobles de Monthoux au pied de la  montagne de la Charvaz - © M.CRIVELLARO

    L’avant-pays savoyard. Vignes de Jongieux, au pied de la montagne de la Charvaz, chaînon calcaire du mont du Chat.
    Réf image : Billième - Les vignobles de Monthoux au pied de la  montagne de la Charvaz -

  • Les chaînes subalpines ou Préalpes*.
    Les chaînes subalpines appelées Préalpes par les géographes forment l’arc externe du Massif des Alpes qui va de la Savoie à la Méditerranée. Elles sont faîtes d’un ensemble de massifs principalement calcaires : Haut-Giffre, Bornes, Bauges, Chartreuse, Vercors, Diois, Baronnies, Dévoluy, Arc de Digne, Arc de Castellane, Arc de Nice.
     
    Ces massifs calcaires, hauts d’environ 2000 mètres, aux versants abrupts, formant des barres calcaires,  surplombent dans la partie nord des  chaînes subalpines : l’Avant-pays savoyard  et le Bas Dauphiné.  
    Ils sont séparés les uns des autres par des vallées transversales ou cluses. (Cluse de Chambéry, …)

    Le massif du Chablais forme une entité à part appelée Préalpes par les géologues.

    Les reliefs des chaînes subalpines ont été façonnés par :
    -  les mouvements tectoniques qui ont accompagnés les différentes phases de l’orogenèse alpine au secondaire et au tertiaire.
    - les grandes glaciations qui ont recouvert, creusé et façonné par érosion les reliefs  de la région au quaternaire. (Cluses, combes, …)
    - et les grandes rivières qui ont creusé leur lit : Rhône, Isère, Durance, Arc, Arve …

    * Préalpes : Ce terme est utilisé par les géographes, pour désigner l’ensemble des massifs qui constituent les chaînes subalpines. Pour les géologues, seule la  région du Chablais est appelée Préalpes.

    Chignin - Les vignes sur les coteaux abrupts du massif des Bauges et sommets enneigés du massif de Belledonne - © M.CRIVELLARO

    Cluse de Chambéry- Massif subalpin des Bauges et sommets enneigés du massif cristallin de Belledonne.
    Réf image : Chignin - Les vignes sur les coteaux abrupts du massif des Bauges et sommets enneigés du massif de Belledonne

    Dans les chaînes subalpines ou Préalpes on distingue  trois zones :
    Le chablais, ou Préalpes. La région du Chablais  appelée Préalpes par les géologues est un ensemble de nappes ou formations géologiques gréseuses, issues des domaines internes des Alpes qui ont glissés de l’intérieur vers l’extérieur de la chaîne à l’éocène supérieur, suite au mouvements tectoniques.
    Elles ont été charriées sous formes de nappes par dessus le Mont-blanc et les Aiguilles-Rouges quand ceux-ci n’étaient pas encore soulevés.
    Elles étaient  positionnées au niveau de l’océan alpin, sous forme de flysch.

    Les chaînes subalpines du nord : (Haut Giffre, Bornes, Bauges, Chartreuse)
    Ce sont   des massifs de calcaires durs. Deux niveaux calcaires  épais et résistants appelés barres structurent le relief : en haut les calcaires urgoniens du Crétacé inférieur  et en dessous les calcaires tithoniques du jurassique supérieur.
    Les chaînes subalpines du sud : (Vercors, Diois, Baronnies, Dévoluy, Arc de Digne, Arc de Castellane, Arc de Nice)
    Les formations géologiques sont  plus complexes, elles forment des ensembles mal délimités, où la barre urgonienne a disparu.

 

Montmélian - Vue du massif de la Chartreuse et du mont Granier depuis le belvédère du rocher plate-forme de l'ancien fort - © M.CRIVELLARO

Massif de la Chartreuse - Chaîne subalpine composée de calcaires urgoniens du Crétacé inférieur  et de calcaires tithoniques du jurassique supérieur.
rèf image - Montmélian - Vue du massif de la Chartreuse et du mont Granier depuis le belvédère du rocher plate-forme de l'ancien fort

  • Le sillon subalpin (Combe de Savoie, Grésivaudan)
    Le sillon subalpin est un grand couloir, emprunté par le cours de  l’Isère, il va d’Albertville à Grenoble, avec au nord la Combe de Savoie et la cluse de Chambéry vers Chambéry et au sud la vallée du Grésivaudan.  Il sépare les chaînes subalpines des massifs cristallins.
    Ce grand sillon est  installé sur une zone de fracture, il a été entaillé par l’érosion  fluviatile et glaciaire au quaternaire dans des matériaux marneux tendres du jurassique moyen. 
    Plusieurs  vignobles de Savoie  sont installés au pied des falaises tithoniques   du massif des Bauges qui bordent  la Combe de Savoie : (Montmélian, Arbin, Cruet, Saint-Jean de la Porte) et de la Cluse de  Chambéry (Chignin, Chignin-Bergeron). Les sols sont  pierreux,  composés d’éboulis calcaires et marneux.

    Cruet. Les vignes, la vallée de l'Isère dans la Combe de Savoie et les sommets enneigés du massif de Belledonne - © M.CRIVELLARO

    Combe de Savoie - Massif subalpin des Bauges, vallée de l'Isère,  sommets enneigés du massif cristallin de Belledonne.
    Réf image : Cruet. Les vignes, la vallée de l'Isère dans la Combe de Savoie et les sommets enneigés du massif de Belledonne

  • Les massifs centraux ou cristallins externes :
    Les massifs centraux ou cristallins  externes : Massif de Belledonne, du Pelvoux, de l’Argentera-Mercantour, des Aiguilles –Rouges, du Mont-Blanc, sont constitués principalement de granite et de gneiss appartenant à l’ancienne chaîne hercynienne.  Soulevés, il y a  4 à 5 Ma en fin d’orogenèse alpine, ils forment les hauts sommets de la chaîne alpine.
  • et les zones internes à la frontière Italienne
    Les zones internes à la frontière Italienne (Massifs de la Vanoise, de la Maurienne, du Briançonnais,  du Queyras,…) sont constituées de roches sédimentaires, métamorphiques, volcaniques et granitiques.
Carte des régions géologiques formant les Alpes françaises. VinsVignesVignerons.com

Carte des régions géologiques formant les Alpes françaises.

 

Histoire géologique des Alpes françaises

Les Alpes sont nées au Cénozoïque ou ère Tertiaire de la rencontre et de la poussée de la plaque africaine contre la plaque européenne.

Au Paléozoïque ou ère Primaire (- 540 à – 245 Ma)
Différentes formations géologiques se sont mises en place à l’emplacement des Alpes actuelles, pendant l’ère primaire :
- dépôts sédimentaires lors des phases de transgressions et régressions marines,
- dépôts de matériaux détriques pendant les périodes d’érosion,
- remontées de roches volcaniques et cristallines lors des phases orogéniques et de fractures qui accompagnent la tectonique des plaques et la formation de la Pangée.

Au Carbonifère à partir de – 360 Ma , l’orogenèse hercynienne commence et développe dans les massifs qui s’élèvent et dans les bassins proches, comme le bassin des Alpes des roches cristallines et métamorphiques : gneiss, schistes, granites ...   
Au permien, une érosion intense transforme la chaîne hercynienne en une vaste pénéplaine. Les  matériaux arrachés aux  reliefs, sont charriés par les rivières,  et  s’accumulent sur plusieurs  milliers de mètres d’épaisseur dans un vaste bassin situé à l’emplacement des Alpes actuelles.

Au Mésozoïque ou ère secondaire (-245 à – 65 Ma)
Une mer profonde recouvre l’emplacement actuel des Alpes et dépose sur le socle hercynien érodé d’épaisses couches de sédiments marins.

Au Trias (- 250 Ma à – 200 Ma)

Des sables provenant de l’érosion des massifs hercyniens environnants se déposent, dans le bassin des Alpes, ils donneront plus tard des couches de grès.  Une mer peu profonde avec des périodes de régression va ensuite recouvrir la région et déposer des sédiments calcaires.
Le climat équatorial  très chaud, à l’époque va soumettre  les zones deltaïques et les lagunes à une forte évaporation. Des couches de gypses et de sel se déposent localement, elles serviront de surface de glissement et de déplacement de  plusieurs couches sédimentaires secondaires.

Au Jurassique (- 200, - 145 Ma) et Crétacé inférieur (-145 à 96 Ma)

Une mer plus ou moins profonde selon les endroits, recouvre le secteur des Alpes actuelles. L’océan atlantique s’ouvre progressivement suite à la séparation des continents de la Pangée qui se disloque.

Un bras de mer océanique large d’une centaine de kilomètres, appelé Océan alpin se forme entre la plaque européenne et la plaque africaine.  Des couches épaisses  de sédiments marins vont s’y  déposer : marnes, calcaires.
L’épaisseur des sédiments jurassiques atteints entre 2000 et  4000 mètres, celle des calcaires blancs du crétacé varie entre 300 m à 400 m. Ces sédiments  formeront la structure des chaînes subalpines : Bauges, Chartreuse, Vercors, de la Chartreuse , …Ce sont les barres de calcaires  tithoniques et urgoniens.

 

Falaises tithoniques dans le massif de la Chartreuse - © M.CRIVELLARO

Falaises tithoniques dans le massif de la Chartreuse.

Au Crétacé moyen et supérieur (- 96 Ma à – 65 Ma)

Il y a 96 Ma, la plaque africaine remonte vers le nord, pousse l’Apulie* et provoque un début de fermeture de l’océan alpin qui   disparaît progressivement  par subduction sous la plaque Apulienne.  

Apulie* : L’Apulie est une petite plaque qui s’est détachée de la plaque africaine, et qui est positionnée en avant de celle-ci.

Au Cénozoïque ou ère Tertiaire (- 65 à – 2 Ma)
La plaque africaine pousse l’Apulie qui entre en collision avec la plaque européenne. L’océan alpin se ferme et disparaît par subduction. Les sédiments accumulés au fond de l’océan alpin  pris en étau sont  comprimés, métamorphisés, surélevés, charriés et transportés sur de grandes distances. Cette collision  fait  naître la chaîne des Alpes.

Le soulèvement débute par les zones internes situées  dans la zone de rencontre des deux plaques. Progressivement les mouvements de surrection vont se propager vers l’ouest dans les parties externes des Alpes.

Chronologie de la formation des Alpes aux différentes périodes du Cénozoïque :

A l’Oligocène (- 36 à -24 Ma) :
La phase de forte compression des deux plaques est suivie d’une phase de distension  qui provoque l’ effondrement de la Bresse et la formation d’un large fossé de direction nord-sud  appelé fossé Bressan entre la Côte d’Or et le Jura.
Le fossé Bressan alimenté  par les cours d’eau qui descendent des reliefs environnants, se présente comme un grand lac à influences lagunaires. Il va au fur et à mesure de son effondrement  se remplir d’alluvions fluviatiles arrachés aux bordures.
Cette phase de distension est également à l’origine de la formation de la plaine d’Alsace, de la Dombes, des Limagnes, du bas Dauphiné et de la basse vallée du Rhône.
Autour de la chaîne des Alpes, les contraintes de compression empilent les matériaux, les uns sur les autres, un affaissement généralisé du socle met en place autour de l’arc alpin un sillon périphérique qui jouxte la région du Haut Jura appelé sillon molassique suisse en Suisse et sillon molassique de l’avant-pays savoyard en France, du lac Léman jusqu’au lac du Bourget et Chambéry. Cette dépression va se remplir de grandes quantités de matériaux alluvionnaires détritiques (sables, graviers, argiles) arrachés par l’érosion aux massifs environnants. Ces matériaux vont se consolider en conglomérats et en en grès à ciment argilo-calcaire appelés molasses.

Pont-de-Beauvoisin, Isère. Molasses de l’avant-pays savoyard  dans le bas Dauphiné.  © M.CRIVELLARO

Pont-de-Beauvoisin, Isère. Molasses de l’avant-pays savoyard  dans le bas Dauphiné.

Pont-de-Beauvoisin, Isère. Gros plan sur les molasses (sables, graviers, argiles).  © M.CRIVELLARO

Pont-de-Beauvoisin, Isère. Gros plan sur les molasses (sables, graviers, argiles).

Au Miocène, ( - 24 à – Ma)

La surrection des Alpes se poursuit. Le sillon molassique suisse et l’avant-pays-savoyard s’approfondissent et se remplissent de matériaux détritiques. La mer revient depuis la Méditerranée par la vallée du Rhône envahit le fossé bressan jusqu’à Lons-Le-saunier, l’avant-pays savoyard  et le sillon molassique suisse et dépose des éléments fins marno-sableux : sables, graviers, et argiles

 A la fin du Miocène,
Sous la poussée de la plaque africaine, les couches secondaires qui reposent sur le bassin alpin se détachent du socle hercynien, au niveau des couches salifères du Trias et  glissent en se plissant vers le nord-ouest.
Plissées et découpées régulièrement en petits blocs successifs (massif des Bornes, des Bauges, de la Chartreuse du Vercors…)  par les différents mouvements  tectoniques, les couches secondaires donnent naissance aux chaînes subalpines.
L’avant de la nappe secondaire s’enfonce dans la molasse miocène du sillon peri-alpin et va  former les chainons calcaires qui entourent le lac du Bourget et bordent le cours du Rhône..

Vers - 5 Ma  les massifs cristallins se soulèvent. Entre les  massifs cristallins et les chaînes subalpines, un sillon profond appelé le sillon alpin va se creuser  par érosion fluviatile dans les couches tendres de calcaire  jurassique et former une large vallée empruntée par le cours de l’Isère d’Alberville à Grenoble et au-delà vers le sud.

Au Quaternaire (- 5 Ma à nos jours)

Les alpes se couvrirent à plusieurs reprises de glaciers,  en altitude et dans les vallées. Les 2 dernières glaciations  du quaternaire : glaciation de Riss (- 300 000 à – 120 000 ans) et  glaciation de Würm (- 70 0000 à – 10 000 an)    ont joué un grand  rôle.

Ces grandes glaciations vont modeler les reliefs actuels des Alpes. Les glaciers ont élargis les vallées des rivières (Rhône, Arve, Isère, …),  creusés et approfondis les lacs (lac Léman, lac du Bourget, …),  déposés des moraines dans les vallées et leurs bordures recouvrant la molasse miocène , installés  des terrasses fluviatiles caillouteuses le long des fleuves (Rhône, …), creusés des cluses (Cluse de Chambéry,), approfondir le sillon alpin,  provoqués des éboulements en piémont des reliefs et  formés des cônes de déjection à la sortie des vallons empruntés  par les torrents.

Le glacier principal était le grand glacier du Rhône, il rencontrait dans le Bas-Dauphiné le grand glacier de  l’Isère

 Glaciation de Riss (- 300 000 à – 120 000 ans)
Le glacier du Rhône occupe la partie méridionale de la Bresse, les Dombes, la région de Lyon  jusqu’au cours actuel de l’Isère où il conflue avec le glacier de l’Isère. Il recouvre la région d’un manteau de  moraines de fonds.

 Glaciation de Würm (- 70 0000 à – 10 000 an)
Le glacier du Rhône s’étendait  à partir de  Lagnieu et rejoignait également celui de l’Isère

Sols et sous-sols des vignobles de Savoie

Géologiquement le vignoble de Savoie repose sur les formations géologiques de  l’Avant-pays Savoyard, des Préalpes du Chablais, des chaînes subalpines et  du sillon subalpin. La vigne est installée principalement sur des sols caillouteux, calcaires, issus de l’érosion de ces différentes formations, souvent  recouverts de formations quaternaires : moraines glaciaires, éboulis calcaires,  terrasses fluviatiles interglaciaires, …  

Les  cépages adaptés aux multiples terroirs (nature du sol et orientation de l’exposition) , permettent d’élaborer des vins différents accompagnés de dénominations géographiques qui caractérisent  les différents  crus.

Les différents vignobles de Savoie

L’aire géographique du vignoble de Savoie s’étend sur la partie externe du Massif des Alpes, du lac Léman au nord à la vallée de l’Isère au sud, le long d’une ligne en arc de cercle qui de Thonon-les-Bains suit la rive sud du Lac Léman, la vallée du Rhône, les rives du Lac du Bourget, passe par la cluse de Chambéry et se termine  dans la remontée de la Combe de Savoie vers Alberville.
Excentrée de l’arc, la Côte d’Arve, au niveau de la ville de Bonneville fait également partie de la zone géographique.

L’aire d’appellation « Vins de Savoie ou Savoie » concerne le territoire de 56 communes situées dans les départements de la Savoie, de la Haute-Savoie, de l'Ain, et de l’Isère.

Dans un paysage de montagnes et d’alpages, les vignobles occupent sous forme d’îlots plus ou moins important et dispersés, les versants les mieux exposés des collines molassiques, des chaînons calcaires, des terrasses alluviales, et les pentes caillouteuses des massifs des chaines subalpines.  

Les vignes  sont  plantées à une altitude comprise entre de 250 mètres à 500 mètres.

De la rive gauche du lac Léman à la vallée de l’Isère, on distingue plusieurs unités viticoles caractérisées par la nature de terrains et des expositions :

  • Les vignobles du Bas-Chablais (Ripaille,Marin, Marignan, Crépy)
     Le vignoble s’étend de Thonon-les-Bains à Annemasse  en petits ilôts discontinus  sur la rive sud du lac Léman  et les collines proches. Le cépage utilisé est le chasselas.
     On distingue quatre petits vignobles :
     alluvions quaternaires sablo-graveleuses des rivières alpines torrentueuses
     - Le vignoble de Ripaille installé sur la  terrasse caillouteuse fluvio- lacustre du quaternaire , constituée de sables et graviers formant le cône de déjection du delta de la Dranse.
     - Le vignoble de Marin installé sur les coteaux et terrasses würmiennes de sables et graviers sur les bords de la Dranse.
     - Le vignoble de Marignan installé sur des dépôts morainiques
     - Le vignoble de Crépy installé sur des  dépôts morainiques
  • Les vignobles de la Côte d’Arve (Ayze)
     Le vignoble est  situé sur la rive droite de l’Arve sur les contreforts des Préalpes du Chablais. Le vignoble repose soit sur des molasses soit sur des moraines. On y élabore des vins blancs tranquilles et des vins blancs mousseux à partir du cépage : Gringet. Les vins qui respectent le cahier des charges peuvent  la dénomination géographique : Ayze.

    Ayze - Vignoble sur les contreforts des Préalpes du Chablais - © M.CRIVELLARO

    Ayze - Vignoble sur les contreforts des Préalpes du Chablais.

    Ayze - Sols composés de moraines glaciaires et d'éboulis calcaires - © M.CRIVELLARO

    Ayze - Sol composé de moraines glaciaires.

  • Les vignobles de l’avant-pays de Savoie et des rives du Rhône (Frangy, Seyssel, Chautagne, Marestel, Monthoux, Jongieux)
    Cette région située entre le Jura et chaînes subalpines, appelé aussi sillon molassique ou  sillon périalpin s’étend  du Lac Léman au nord  au Lac du Bourget et à  la ville de Chambéry, au sud, en  suivant le cours du Rhône. Les vignobles sont installés sur des sols caillouteux  composés de molasses, d’éboulis calcaires, de moraines glaciaires, alluvions fluviatiles interglaciaires…
    On distingue quatre vignobles :
    - Les vignobles de la vallée des Usses : (Frangy)
    Le vignoble très disséminé est installé sur les collines molassiques recouvertes de moraines glaciaires et d’alluvions inter-glaciaires, le long des Usses , un petit affluent du Rhône .  On y élabore des vins blancs tranquilles A.O.C Roussette de Savoie Frangy.

    - Le vignoble des rives du Rhône : (Seyssel)
    Le vignoble s’étend sur les deux rives du Rhône sur les collines molassiques sableuses , recouvertes de moraines glaciaires et d’alluvions inter-glaciaires. On y élabore des vins blancs tranquilles A.O.C Roussette de Savoie Seyssel et des vins blancs mousseux A.O.C Seyssel.

     - Le vignoble de La Chautagne : (Chautagne),
    Il est situé sur la rive nord-est du lac du Bourget et plus au nord au pied du chaînon calcaire Gros-Foug qui s’ennoie dans les molasses miocène du sillon péri-alpin. Les vignobles sont installés soit sur des éboulis calcaires, soit sur ds molassses, soit sur des moraines. C’est le domaine du cépage gamay.

    - Le vignoble de la Montagne du Chat : (Marestel, Monthoux, Jongieux)
    Le vignoble est situé sur le versant ouest du chaînon calcaire du mont du Chat. On y élabore des vins blancs tranquilles A.O.C Roussette de Savoie Marestel et A.O.C Roussette de Savoie Monthoux et des vins A.O.C Vins de Savoie Jongieux. Les sols sont soit des éboulis de calcaires, de marnes ou des moraines caillouteuses.

    Billième - Sols marno-calcaires du kimméridgien recouverts d'éboulis marneux et de moraines glaciaires - © M.CRIVELLARO

    Billième - Sols marno-calcaires du kimméridgien recouverts d'éboulis marneux et de moraines glaciaires.

    Jongieux - sol composé d'éboulis de calcaires, de marnes et de moraines caillouteuses - © M.CRIVELLARO

    Jongieux - sol composé d'éboulis de calcaires, de marnes et de moraines caillouteuses.

  • Les vignobles de la cluse de Chambéry (Apremont, Abymes, Monterminod, Saint-Jeoire-Prieuré , Chignin, Chignin-Bergeron) .
     Le vignoble est situé de part et d’autre de la Cluse de Chambéry, vallée qui sépare le Massif des Bauges du Massif de la Chartreuse  entre la ville de  Chambéry et la Combe de savoie.l
     
    - Au pied des falaises tithoniques du Massif des Bauges, les vignobles de Monterminod et Saint-Jeoire-Prieuré, Chignin et Chignin-Bergeron, sont plantés  sur des éboulis calcaires et marno-calcaires recouverts de moraines en bas de coteaux.
     - Au pied du massif de la Chartreuse, le vignoble d’ Apremont repose sur des sols marno calcaires et des moraines et le vignoble des Abymes est installé sur les débris calcaires provenant de l’écroulement du Mont-Granier en 1248, et de son éboulement dans la cluse de Chambéry,
     
     On y élabore des vins blancs tranquilles A.O.C Roussette de Savoie Monterminod et des vins A.O.C Vins de Savoie Apremont, Chignin, Chignin-Bergeron, Abymes, et Saint-Jeoire-Prieuré.
    Apremont - Les vignes au pied du mont Granier (1 933 m), un des principaux sommets du massif de la Chartreuse. © M.CRIVELLARO

    Apremont - Les vignes au pied du mont Granier (1 933 m), un des principaux sommets du massif de la Chartreuse.

    Apremont - Sols marno- calcaires, constitués d'éboulis calcaires et de moraines glaciaires - © M.CRIVELLARO

    Apremont - Sols marno- calcaires et moraines glaciaires.

  • les vignobles de la Combe de Savoie (Montmélian, Arbin, Cruet, Saint-Jean-de-la-Porte)
    Le  vignoble  est situé au pied du massif des Bauges dans le sillon sub-alpin, sur le versant nord-ouest de la Combe de Savoie entre Montmélian et Fréterive.
    Les vignes sont installées au pied des falaises tithoniques du Massif des Bauges sur des pentes de cailloux calcaires et marneux,  recouverts de moraines en bas de coteaux.
    Arbin - Les vignes face au massif de la Chartreuse - © M.CRIVELLARO

    Arbin - Les vignes face au massif de la Chartreuse.

    Arbin - Sols calcaires et marneux,  recouverts de moraines - © M.CRIVELLARO

    Arbin - Sols calcaires et marneux,  recouverts de moraines.